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FICHE PRATIQUE : QUE FAIRE EN CAS DE MALTRAITANCE OU DE HARCÈLEMENT ?
Le 09 décembre 2025
1. Sécuriser immédiatement les communications
- Rédiger un mail récapitulatif après tout échange verbal difficile (transmission, consigne, remarque agressive).
- Conserver les preuves écrites : mails institutionnels, messages internes (Apicrypt, intranet), SMS professionnels.
- Transférer les mails importants vers une boîte privée (en cas de suspension administrative, l'accès professionnel est coupé).
- Archiver les plannings, modifications de service, changements d’affectation, fiches d’événements indésirables.
2. Documenter précisément les faits en lien avec l’activité soignante
- Noter par date les situations où : vous êtes isolé du service, subissez des reproches injustifiés, êtes humilié devant patients/familles, recevez des ordres contradictoires.
- Mentionner les impacts sur la prise en charge des patients (pression, surcharge, instructions irréalistes).
- Conserver les attestations éventuelles de collègues témoins (écrits ou SMS).
3. Protéger sa santé (élément essentiel devant le juge administratif)
- Consulter votre médecin traitant en cas de troubles du sommeil, anxiété, crises de larmes, épuisement.
- Demander un certificat médical décrivant les symptômes et leur lien temporel avec le travail.
- Ne pas hésiter à demander un arrêt de travail : en milieu hospitalier, cela protège aussi les patients car il évite les situations de soins en surcharge ou en détresse psychologique.
- Les certificats et arrêts de travail sont des preuves majeures devant le juge administratif pour établir l’existence d’un harcèlement.
4. Utiliser les dispositifs internes de l’hôpital
- Contacter la médecine du travail : possibilité d’inaptitude temporaire, recommandation d’aménagement de poste, signalement RPS.
- Saisir le cadre supérieur ou le cadre de pôle par écrit.
- Selon la structure, saisir la CSSCT (CSE) pour risque psychosocial.
- Déclarer toute situation de violence ou pression dans le logiciel de déclaration d'événements indésirables (sans citer nominativement si vous craignez des représailles).
5. Saisir les autorités extérieures si nécessaire
- Faire une déclaration d’accident de service si un incident précis a déclenché une souffrance psychique.
- Déclarer une maladie professionnelle si les troubles perdurent.
- Contacter l’Ordre infirmier / Ordre des médecins si les faits relèvent d’atteintes à la dignité professionnelle.
- Saisir l’ARS en cas de risques graves pour la sécurité des patients liés à la maltraitance institutionnelle.
6. Consulter association Jean-Louis MEGNIEN
- Définir une stratégie adaptée : demande de protection fonctionnelle, recours hiérarchique, saisine du tribunal administratif.
- Monter un dossier avec chronologie, preuves écrites, rapports médicaux.
- Évaluer les risques de représailles et les moyens de s’en prémunir.
7. Ce qu’il faut éviter
- Répondre à chaud devant les patients ou les familles.
- Accepter des modifications de planning non notifiées par écrit.
- Signer des fiches d’entretien qui ne reflètent pas la réalité : demander rectification ou ajouter « lu et non approuvé ».
- Prendre sur soi au détriment de sa santé (risque d’erreur médicale accru).