Bibliographie

Un mot peut tuer. Pour déstabiliser et détruire, les armes de la malveillance, de la manipulation et de la persécution sont innombrables. La perversité ordinaire d'un conjoint, d'un parent, d'un supérieur peut briser un couple, défaire une vie, ruiner une carrière professionnelle. La loi du plus fort règne le plus souvent dans la famille, l'entreprise, la société. L'agresseur mène patiemment son oeuvre paralysante et meurtrière. Sa victime se laisse peu à peu enfermer dans le piège prévu pour son supplice. Comment comprendre, analyser, vaincre le harcèlement psychologique ? Quelles solutions, quelles parades y opposer ? L'extraordinaire succès de l'ouvrage de Marie-France Hirigoyen démontre à quel point la société actuelle semble aggraver ce type de violence quotidienne, combien elle nous concerne tous à des degrés divers, quel tabou pèse sur ce sujet.

Le harcèlement moral au travail est une des violences les plus destructrices qui soient. Le succès du premier ouvrage de Marie-France Hirigoyen, paru en 1998, démontre que chacun d'entre nous est un jour l'acteur ou le témoin de ce phénomène social dont on ignorait jusque-là l'ampleur.
Depuis, les témoignages se sont accumulés, de multiples affaires ont éclaté, dans le public ou le privé, un débat permanent s'est instauré dans les médias entre psychologues, chefs d'entreprises, syndicalistes, parties prenantes de ce fléau ordinaire. Riche de quatre années d'expériences et de réflexions nouvelles, Marie-France Hirigoyen, dans ce second ouvrage paru sous le titre original 'Malaise dans le travail, harcèlement moral - Démêler le vrai du faux', affine son analyse, poursuit son combat, afin de mieux comprendre et prévenir.

Les Français souffrent et ne le disent pas. Comment faisons-nous pour tolérer le sort des chômeurs et des «nouveaux pauvres» ? Et comment parvenons-nous à accepter sans protester des contraintes de travail toujours plus ares, dont nous savons pourtant qu'elles mettent en danger notre intégrité mentale et physique? Christophe Dejours, spécialiste du travail découvre à l'origine de ce consentement silencieux la peur de la honte. Il révèle comment, pour pouvoir endurer la souffrance sans perdre la raison, on se protège. À la lumière du concept de distorsion communicationnelle de Jürgen Habermas et de celui de la banalité du mal d’Hannah Arendt, met au jour le processus qui fonctionne comme un piège. Alors la souffrance devient impensable, et l'injustice sociale banalisée.

Ce livre analyse les difficultés d'ordre psychologique, affectif et relationnel auxquelles peuvent être confrontés tous les travailleurs, quelles que soient les entreprises dans lesquelles ils sont acteurs. Il entend donner
ou redonner sa place réelle et légitime à ce qui fait la dignité de tout Homme au travail : son intelligence, son affectivité, ses capacités relationnelles. Trois thèmes sont abordés successivement
et illustrés par des cas concrets :
- la souffrance au travail, clarifications, au regard du vécu quotidien, des évolutions organisationnelles ;
- la compréhension et la prévention des risques des conduites suicidaires ;
- le rôle des différentes instances et des acteurs au sein de l'entreprise pour prévenir les risques psychosociaux. Ces éléments permettront de prendre le temps de réexaminer les pratiques sociales, syndicales
et patronales.
Cette démarche facilitera une meilleure prise en charge des vécus au travail, un changement des organisations du travail et s'inscrira pleinement dans une politique de santé publique.

Plus de deux ans après le suicide du professeur Jean-Louis Mégnien à l'hôpital Georges-Pompidou, c'est un vibrant SOS que lancent les professeurs Philippe Halimi et Christian Marescaux, ardents défenseurs du service public hospitalier : " Nous ne sommes pas des incendiaires mais nous voulons alerter et dénoncer un mal insidieux qui divise les équipes et laisse à terre des gens qui perdent le goût de travailler, parfois même le goût de vivre... "À travers de nombreux témoignages, souvent bouleversants, ce livre démontre les effets dévastateurs, pour les personnels comme pour les patients, d'un système qui contraint aujourd'hui les équipes hospitalières à soigner vite par souci de rentabilité et d'économies. Une logique financière qui pousse de nombreuses directions d'établissement à diminuer les effectifs et les moyens, puis à écarter violemment ceux qui s'opposent à ces stratégies mortifères ou décident d'en dénoncer les dérapages. Abus de pouvoir, menaces de représailles, mises au placard, harcèlement moral, impunité pour les maltraitants, tous les moyens sont bons pour que l'ordre règne..." L'heure est venue d'une véritable prise de conscience pour que cesse la destruction de l'hôpital public. "